П-700 Гранит / 3M45

SS-N-19 "Shipwreck"

Débarquement d'un P-700 Granit du sous-marin Koursk.

Le missile antinavire P-700 Granit porte la désignation 3M45 pour le GRAU, tandis que l'OTAN le connaît sous le nom de SS-N-19 "Shipwreck" (épave en français). Ce missile peut être lancé aussi bien par un bâtiment de surface que par un sous-marin.

Le développement du P-700 débuta en 1969 à l'OKB-52 (l'actuel NPO Machinostroenya) pour remplacer le P-70 Ametist et le P-120 Malakhit dont la portée devenait trop faible pour atteindre les groupes aéronavales américains. Dérivé du P-500 Bazalt, le P-700 connut une gestation lente du fait se sa complexité, notamment au niveau de son système informatique.

Les premiers tests du P-700 débutèrent en 1975, mais les essais d'acceptation de la marine ne furent entamés qu'en 1979. Des difficultés techniques retardèrent l'entrée en service officielle du P-700 à 1983.

Les P-700 ont été installés sur le porte-avions Kouznetsov, sur les croiseurs lance-missiles du projet 1144 et sur les sous-marins des projets 949 et 949A. La taille conséquente du missile limite en effet son installation à des unités de fort tonnage.


P-700 Granit en configuration de stockage.	P-700 Granit en configuration de vol.

Le P-700 est propulsé par un turboréacteur KR-93 qui lui permet d'atteindre Mach 2,25 en altitude et Mach 1,5 en vol rasant. Les parties vitales du missile ont reçu un blindage de titane pour augmenter les capacités de pénétration de l'arme. Ainsi, le P-700 résiste à toute tête à fragmentation de missile sol-air ainsi qu'à une salve de canons ZU-23 de 23 mm.

Lors d'un tir en salve, un missile meneur peut guider jusqu'à 23 autres missiles avec les informations envoyées par satellite Legenda via le navire lanceur. En phase d'approche ou en cas de détection radar, le P-700 peut effectuer de brusques manœuvres d'évitement, même à vitesse maximale. De plus, il est équipé de puissants brouilleurs de radar. Si le missile meneur est abattu, un autre missile de la salve le remplace.

La tête blindée du P-700 contient 750 kg d'explosif capable de désemparer une unité de 10 000 tonnes en un coup au but. Trois P-700 suffiraient à mettre un porte-avions hors-service et cinq à le couler. Jusqu'en 1992, certains de ces missiles étaient armés d'une tête nucléaire de 500 kt.

Aujourd'hui, les satellites de guidage du P-700 arrivent en fin de vie, et le P-700 devrait être remplacé par le missile P-800 Oniks. Seule utilisatrice du P-700, la VMF en compterait environ 300 exemplaires.


Silos SM-233 des P-700 Granit sur le pont d'envol du Kouznetsov.	Chargement d'un P-700 sur un sous-marin du projet 949A.

Fiche technique
Longueur	10 m
Envergure	2,6 m
Diamètre	850 mm
Masse	7000 kg
Moteur	1 moteur à ergols solides pour le lancement, 1 turboréacteur KR-93 pour la croisière
Vitesse maximale	Mach 2,25 en altitude
Portée	550 à 625 km
Ogive	charge HE de 750 kg ou nucléaire de 500 kt
Guidage	inertiel et radar


Plans du P-700 en configuration de stockage et de vol.	Vue en coupe du lanceur oblique SM-233 pour missile P-700.

Sources :

Ракеты отечественного флота, Часть 4, Удар из-под воды, Владимир Асанин, Техника и Вооружение 06.09, 2006
Le croiseur nucléaire lance-missiles Piotr Veliky, Pascal Francqueville, Marines & Forces navales n°118, Décembre 2008 / Janvier 2009
page sur le P-700 du site Aviation.ru

Page mise à jour le 16/01/2011

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