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Alekseïev A-90 Орлёнок

L'Orlyonok S-26 en vol au-dessus de la Mer Caspienne.

Développement de l'A-90

L’Alekseïev A-90 Orlyonok (Aiglon en russe) fut le second grand ekranoplan conçu par Rostislav Evguenievitch Alekseïev, après le "Monstre de la Caspienne". Conçu vers la fin des années 60 par le bureau d’étude TsKB SPK de Gorki (l'actuelle Nijni-Novgorod) en tant que projet 904, il utilisait l’effet de sol pour se mouvoir. Une charge utile envisageable élevée, une vitesse supérieure à celle d’un navire et un coût d’utilisation inférieur à celui d’un avion intéressèrent rapidement la marine soviétique qui en fit un projet prioritaire.

Après avoir été testé sur la Volga en 1972, le premier prototype S-23 fut démonté, maquillé en Tupolev Tu-134 et transporté par barge jusqu'à la base de Kaspiysk sur les bords de la Mer Caspienne où il fit son premier vol en 1973.

Le crash du prototype S-23 en 1975 démontra une faiblesse au niveau de la coque qui était fabriquée dans une nuance d'acier trop fragile. Cette erreur fut corrigée sur les appareils de série en adoptant un nouvel alliage plus résistant.

Le prototype S-23 de l'Orlyonok arborant, contrairement aux exemplaires suivants, une livrée civile.
Le prototype S-23 en vol et de retour à sa base.

Carrière opérationnelle

Au total, cinq exemplaires de l'A-90 furent construits (prototype compris) dans les années 70 mais seulement 4 volèrent, le premier appareil (désigné Double) ayant servi aux essais statiques. Les exemplaires S-21, S-25 et S-26 (codés "21 blanc", "25 blanc" et "26 blanc") furent pris en charge par la VMF le 3 novembre 1979, le 27 octobre 1981 et le 30 décembre 1981 respectivement. Au départ, 120 Orlyonok devaient être construits entre 1981 et 1990, mais ce programme fut abandonné suite à la mort du ministre de la défense Dmitriy Oustinov en 1984, fervent défenseur de l'ekranoplan. Les trois appareils en service dans la marine ne quittèrent jamais la Mer Caspienne. Réunis au sein du 11 OA, ils furent placés sous le commandement de la Flottille de la Caspienne avant d'être formellement rattachés à la Flotte de la Mer Noire en 1987, bien qu'ils soient restés basés à Kaspiysk.

Le 12 septembre 1992, le S-21 s'abima en mer, entraînant la mort d'un membre d'équipage. Les deux appareils restant, cloués au sol suite à la crise budgétaire qui ébranla la Russie dans les années 1990, furent laissés à l'abandon et finalement radiés des effectifs de la marine en 2007. Le S-26 fut remorqué jusqu'à Moscou pour être exposé au musée de la marine.

Deux des trois Orlyonok de série sur leur base de Kaspiysk. Le S-26 à Kaspiysk, après avoir reçu ses marquages russes.
Le S-26 en vol. Il arbore le drapeau de la marine russe à croix bleu de Saint-André sur fond blanc sur la dérive. Le S-26 au moment de l'amerrissage.
Le S-26 à Moscou.
(crédits photo : Szabo Gabor sur Airliners.net)
Le S-26 à Moscou l'hiver.
(crédits photo : Vitlas)
Gros plan sur le nez du S-26.
(crédits photo : Desmus)

Description technique

L’Orlyonok est propulsé par un turbopropulseur NK-12MK de 15 000 ch, dérivé de ceux propulsant les Tu-95, qui fait tourner 2 hélices contrarotatives AV-90 situées au sommet de la gigantesque dérive. Le décollage est assuré par deux turboréacteurs NK-8-4K de 10 500 kg de poussée unitaire. Ces turbines sont placées dans le nez de l’appareil et assurent sa lévitation.

L’un des avantages de l'ekranoplan est de pouvoir voler sous la couverture radar, et échapper ainsi à leur détection. Cette thèse est confirmée avec l’Orlyonok qui peut voler à très basse altitude, entre 0,5 et 5 m, tant que les creux de la mer n'excèdent pas 3 m.

Malgré ses 58 m de long, ses 31 m d’envergure et sa masse maximale au décollage de 140 tonnes, l’Orlyonok peut atteindre 400 km/h en croisière et parcourir 1500 km. Il peut emporter 150 hommes équipés ou 28 tonnes de charge utile, comme deux véhicules amphibies BMP ou deux BTR-60 de transport de troupes. Sa soute mesure 21 m de long sur 3,2 m de haut et 3 m de large. Pour faire débarquer son chargement, l'Orlyonok s'échoue sur une plage et ouvre son nez, monté sur charnières, sur tribord.

Cockpit de l'Orlyonok conservé à Moscou.
(crédits photo : Alex Beltyukov sur Airliners.net)
Vue de la soute de l'Orlyonok conservé à Moscou.
(crédits photo : Ilya Morozov sur Airliners.net)
Gros plan sur les hélices contrarotatives AV-90. BTR-60PB sortant de la soute d'un Orlyonok.
Fiche technique
Longueur 58,1 m
Envergure 31,5 m
Hauteur au sol 16,3 m
Surface alaire 304 m2
Masse à vide 100 000 kg
Masse maximale au décollage 140 000 kg
Charge utile 150 passagers ou 28 000 kg de fret
Motorisation 2 turboréacteurs Kouznetsov NK-8-4K de 10 502 kgp chacunpour le décollage et 1 turbopropulseur Kouznetsov NK-12MK de 15000 ch pour le vol de croisière
Hauteur de vol avec effet écran 0,5 à 5 m
Vitesse maximale 400 km/h
Distance franchissable 1500 km
Course au décollage -
Course à l'atterrissage -
Armement 2 mitrailleuses NSV Outios de 12,7 mm en tourelle dorsale
Plan 3 vues du premier Orlyonok de série (S-21).
Sources :
  • Russia's Ekranoplans, The Caspian Sea Monster and other WIG Craft, Sergey Komissarov, Midland Publishing, 2002
  • Soviet and Russian Ekranoplans, Sergey Komissarov & Yefim Gordon, Midland Publishing, 2010
  • page sur l'Orlyonok du site Airwar.ru
Pour reproduire cet appareil :
Fabricant Échelle Référence et désignation
Revell 1/144 04609 Ekranoplan A-90 Orljonok
Page mise à jour le 21/04/2012